Vente aux Enchères du Lot 535 de l'artiste Qu Qianmeii

Date : 2 décembre 2012 à 14:00
Lieu : Pekin
Prix ​​de la transaction: 1 380 000 RMB
Qu Qianmei de la rime feuille Pu'er
200 x 200 cm. (78 3/4 x 78 3/4 po)
Qu Qianmei - Ventes d'Automne - 2 Decembre 2012 - Pekin

Photos Vernissage UNESCO - 31 Mai

Vous trouverez ci joint :
- Les photos du vernissage de l'exposition "Ciel, Terre et Temps" de QU Qianmei à l'UNESCO le 31 Mai 2012 : cliquer ici
Cet été une partie des oeuvres de l'exposition peuvent être découvertes à la galerie LUXESE au 34, rue du Faubourg Saint Honoré – 75008 Paris
Horaires de la galerie :
Mardi au Vendredi :10H30 à 19H00. 
Samedi sur RV (jusqu'en septembre).
Fermeture le lundi
Contact : Anouk Van de Velde  / CEO / LUXESE  / Tel : +33 647123397 / E-mail : avandevelde@luxeseparis.com
En partenariat avec LUXESE, il est également possible d'organiser des soirées privées dans la galerie pour vos amis & clients pour leur présenter le travail de l'artiste
Contact : Pascal Faucon 
Président / Comité International pour la Promotion des Arts et de la Culture
SMS: 06 62 14 26 79
A noter concernant l'artiste : Une vente aux enchères est en cours de préparation à Pekin pour cet automne

UNESCO - Vernissage de l'exposition "Ciel, Terre et Temps"

Visualiser les photos du vernissage en cliquant sur l'image

QU Qianmei - Artiste UNESCO

QU Qianmei
UNESCO - 31 Mai 2012
Vernissage de l'exposition "Entre Ciel et Terre"

Plus de Photos du vernissage dans la presse chinoise : cliquer ici

Pascal Faucon - Président du Comité International pour le Promotion des Arts et de la Culture
Qu Qianmei  - Artiste peintre chinoise
Alain Godonou - Représentant de la Directrice Générale de L'UNESCO

Sky, Earth and Time: Qu Qianmei Solo Exhibition to be Presented at UNESCO, Paris


Quoique la peinture et la sculpture soient des arts de l’espace, il n’est pourtant guère étonnant que l’exploration des thématiques du Ciel et de la Terre chez QU Qianmei soit hantée par la question du Temps. Les éléments de la Nature sont soumis à l’action du Temps, et celui-ci ne se manifeste qu’à travers les éléments particuliers de la Nature, qu’à travers ses effets sur un lotus, sur un morceau de bois,... Ainsi, l’artiste est animée par cette conviction : quelque chose du temps doit pouvoir se transmettre à travers ces arts de l’espace, comme c’est possible pour le mouvement, à travers les représentations picturales de chevaux galopant, par exemple.
Le recours aux matériaux naturels fait d’ailleurs de ses œuvres de véritables microcosmes équilibrés. Ses œuvres invitent à un parcours libre du regard, au ralentissement du temps, faute d’en pouvoir suspendre le vol. Les matériaux comme les couleurs deviennent le medium de représentations cosmologiques. Le geste de l’artiste se voit conférer le pouvoir démiurgique d’informer la matière et de recréer une harmonie naturelle à partir du chaos. A ce titre toute production artistique de QU Qianmei s’apparente à une véritable performance, et ne peut que laisser admiratif, tant le travail et l’énergie demandés sont grands.

La Terre, représentée et symbolisée traditionnellement par un carré en Chine, constitue le matériau privilégié de l’artiste, aussi bien sous la forme de l’argile, du kaolin, de la terre brûlée, que d’autres matières minérales soumises à l’érosion. En tant que plasticienne, Qu Qianmei s’empare du bois mort qu’elle peint jusqu’à mettre en lumière les forces génératrices des éléments de la nature. Les anfractuosités et les aspérités de la terre qu’elle sculpte dans ses tableaux évoquent toutes à la fois la solidité et la friabilité de la roche ; les surfaces lissées, ondées de laque naturelle, le cours des ruisseaux. Laissant de côté le pinceau et l’encre qu’elle maniait plus jeune, comme point de départ de son chemin artistique, elle revisite la peinture de paysage en créant un langage chromatique fait de noir, gris, brun, or et ocre, dans lequel se déploient d’infinies nuances d’un même champ.
Avec la Terre, le Ciel offre une source complémentaire d’inspiration artistique et l’occasion à la fois d’explorer une palette chromatique oscillant du bleu-vert, azur, paon, indigo, au blanc de Chine, et d’exploiter, outre les irisations, les qualités opalines de la matière. Le Ciel est aussi associé aux impressions de légèreté et de pureté que créent la diffusion de matériaux poudreux, ou l’application de laques.
La riche symbolique du cercle – qui symbolise le Ciel, du moins d’après la cosmologie traditionnelle chinoise- ferait de surcroît référence à un temps non linéaire dont les effets s’annuleraient par le retour éternel à l’origine. L’efficace de ce symbole consisterait dans la maîtrise relative du temps au sein des créations artistiques de la peintre.

Ainsi, ses œuvres, exprimant l’harmonie céleste et terrestre, nous invitent à la contemplation de paysages, des cinq montagnes sacrées de Chine, en passant par des canyons, des étendues volcaniques… Chacun y verra finalement ce qui lui plaira, mais la source d’inspiration principale de l’artiste ne fait aucun doute : il s’agit de la Nature, d’une Nature qu’elle transfigure comme d’une Nature qui a transfigurée son activité artistique, après son voyage au Tibet. Elle s’inscrit par là même dans une tradition picturale chinoise, fascinée par les grands peintres paysagistes de la dynastie des Song, qu’elle enrichit de techniques et d’influences occidentales, admiratrice qu’elle est des œuvres de Tapiès, Kiefer, Soulage,….Elle crée une synthèse entre deux traditions, après des artistes comme Zhao Wuji ou Zhu Dejun.
En outre, QU Qianmei intègre dans ses créations certains éléments figuratifs comme les traces de véhicule sur la terre humide. Elle sublime ainsi une banale empreinte sur le sol, en révélant sa beauté cachée, par l’intermédiaire du motif artistique. Se refusant à tout éloge de la banalité, l’artiste se concentre sur l’épiphanie de la beauté, qu’elle illustre par le symbole amphibie du lotus d’automne, également métaphore de la création artistique, dont la beauté éclot grâce à la vase.
Les lotus d’automne, qui se fanent en offrant leur ultime beauté et l’espoir d’une renaissance, expriment de façon métaphorique le caractère éphémère de la beauté naturelle. L’artiste s’empare de cet événement esthétique fugace, parfois caché comme la beauté des traces laissées par des véhicules sur la neige. Elle le recrée à l’aide de ses gammes chromatiques et de ses matériaux, en procédant à la dilatation du motif et de sa beauté sous l’aspect d’œuvres parfois monumentales.

Le Temps se révèle exprimé à travers les tableaux de forme circulaire, qui peuvent évoquer librement les astres, les planètes aux sols polychromes, et le calendrier lunaire chinois comme expression d’un rythme cyclique lu dans les cieux. Les cadrans de montres que crée l’artiste ne peuvent se réduire à un ensemble harmonieux de motifs ornementaux en miniature, bref ne peuvent se réduire à de simples décorations. L’arrière-plan unique qui ouvre sur une contemplation esthétique hors du temps quotidien contraste avec le rythme conventionnel des aiguilles. L’observateur affairé qui regarde l’heure sur sa montre est ainsi appelé de façon contrariée mais salutaire à fuir l’urgence et à adopter une attitude contemplative à même d’enchanter et de colorer à nouveau son existence.

Je souhaiterai conclure par une anecdote vécue : lors du montage des œuvres à l’UNESCO plusieurs personnes sont passées par hasard dans le hall d’exposition. Toutes celles qui se sont arrêtées et ont pris le temps d’observer les œuvres et m’ont dit avoir éprouvé une force gigantesque se dégageant des mondes qu’elle crée. Aujourd’hui, nous vous invitons tous à faire l’expérience de l’art de QU Qianmei, à contempler ses productions, tout en laissant votre imagination vagabonder librement et en acceptant de recevoir une partie de cette passion créatrice qu’elle y a insufflée.

Stéphanie Aubry
Comité International Pour la Promotion des Arts et de la Culture
UNESCO - 31 Mai 2012

UNESCO 31 Mai 2012 - Ouverture de l'exposition de l'artiste QU QIANMEI

Dabord je tiens à remercier tout particulièrement chacun d'entre vous d'être venu ici ce soir. Merci à l'UNESCO et en particulier à sa Directrice générale, Madame Irena BUKOVA représenté ce soir par M. Alain GODONOU,
Merci à Monsieur Francisco Mandarin, Directeur General Adjoint à la culture auprès de l'UNESCO qui a préfacé cette exposition.
Merci à la Commission Nationale Française auprès de l'UNESCO qui a offert son patronage à cet événement.
Merci à Mme Christine Roche, Vice Présidente du CCIC,
Merci au Comité International pour la Promotion d es Arts et de la Culture , représenté par François Dussauge
Merci au Parvis des Gentils et à Monseigneur Follo, délégué permanent du Saint Siège auprès de l'UNESCO qui ont rendu possible cet événement
Merci à Anouk Van de Welde et Christine Guilbert, fondatrices de LUXESE PARIS qui ont choisi l'artiste peintre QU QIANMEI pour leur première cocréation d'oeuvres horlogères uniques.
Merci aux équipes des différentes organisations, aux amis de l'artiste, qui nous ont aidés à préparer cet événement.
Merci enfin aux institutions, aux organisations et aux nombreux amis qui ont porté avec nous cet événement.
Depuis plus de 60 ans l'UNESCO travaille pour construire la Paix dans l'esprit des hommes et des femmes. Elle s’emploie à créer les conditions d’un dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, fondé sur le respect de valeurs partagées par tous.
Depuis plus de 60 ans , l'UNESCO coopère avec des artistes. Ils sont les ambassadeurs, les témoins, de la richesse produite par ce dialogue des cultures. Loin d'enfermer notre esprit, le dialogue des cultures ouvre à l'Humanité de nouveaux horizons en matière de création.
Depuis plus de 60 ans, l'UNESCO ouvre sa Maison aux plus grands artistes. Ils viennent y exposer leurs œuvres pour humblement soutenir le travail de l'UNESCO et témoigner de la beauté du dialogue des cultures, de son souffle créateur.

Le chemin de QU Qianmei a croisé une première fois l'UNESCO en 2007 . Elle était venue y témoigner de son espérance à travers ses œuvres... Artiste chinoise elle exprimait alors sa foi en une « deuxième vie » au-delà des échecs et des blessures qui marquent l'existence. Elle apportait sa vision sur le déchirement du Monde, dont ses pères furent les témoins à travers leurs peintures exposées au Musée de la Reine Sofia à Madrid .

En 2012 nous sommes heureux d'accueillir une nouvelle fois QU Qianmei en France dans cette Maison de l'UNESCO. Elle revient en France pour nous livrer son cheminement intérieur à travers une série d'œuvres sur le Ciel, la Terre et le Temps.

QU Qianmei est une artiste qui nous touche profondément. Sa vie est habitée par l'expérience du Yin et du Yang :
Deux racines culturelles : la Chine et la France
Deux terres sacrées qui habitent son cœur: Lhasa et la Cathédrale de Paris
Deux horizons intérieurs : la Nuit et la Lumière
De ces expériences intérieures surgit la création de l'artiste. Pour QU Qianmei il existe certainement un Ciel sur cette Terre. La Terre est carré. Elle n'est pas parfaite, mais elle est habitée par l'esprit du Lotus, cette fleur dont la beauté émerge des terres obscures. Le Ciel, lui, est rond. Il est dominé par l'Harmonie ou la Communion, mais il porte en lui également l'esprit de la Terre.
Le Temps lie le Ciel et la Terre. Le Temps est cyclique, alternance de la Nuit et de la Lumière. Il est aussi continu, chemin de chacun de la Terre vers le Ciel.
QU Qianmei essaye de nous livrer à travers ses œuvres son intériorité, son regard sur le monde... A travers cette exposition, dans ce lieu symbolique qu'est la Maison de l'UNESCO, QU Qianmei vient nous redire la beauté produite par la rencontre de deux cultures. Humblement elle continue de nous toucher, de nous interpeller... Nous la remercions chaleureusement pour son travail artistique et son témoignage qui s'inscrivent dans l'esprit et les valeurs du dialogue qui sont le fondement de l'action de l'UNESCO et des organisations qui collaborent avec elle.

Pascal Faucon – Président
Comité International pour la Promotion des Arts et de la Culture

Qu Qianmei ou La Musicienne de la Terre


Le prénom de Mme Qu Qianmei veut dire en chinois « belle fleur de prunier ». Dieu merci, cette artiste hors de commun, malgré une formation précoce où elle était initiée à la peinture chinoise traditionnelle, nous épargne de ces fleurs de prunier que l’on rencontre encore dans des boutiques touristiques devant des temples. Elle a décidé, une fois pour toutes, de laisser tomber toutes connotations faussement poétiques et aller vers l’essentiel. D’où ce pas décisif vers une abstraction au-delà de l’apparence. Néanmoins, sa démarche suscite notre attention par une double tentative : universelle et même temps enracinée dans une riche tradition culturelle qui la nourrit autrement que par des formes stéréotypées.
Ses oeuvres n’ont malheureusement pas encore reçu de la part de la critique une juste évaluation à sa hauteur, même si tous, ou presque, sont frappés d’emblée par sa force extraordinaire, ses techniques franches et efficaces, ainsi que son expressivité émouvante.
Ses oeuvres précédentes, nées d’un voyage au Tibet, révèlent une artiste soucieuse de spiritualité, à la recherche d’une Terre Pure, dont les tableaux seraient en quelque sorte des messages. Pourtant, peu de critiques se sont réellement penchés vers ces tourbillons de traits et de courbes, ces compositions d’une parfaite rigueur, pour y voir la source même de ces forces.
Ses oeuvres les plus récentes, que nous avons la chance de voir ici, nous disent plus. Le Tibet semble déjà loin, et pourtant, cette force y est toujours, avec ces tourbillons, ces courbes et ses traits qui se composent et recomposent d’une façon époustouflante, peut-être plus atténuée, plus équilibrée, mais toujours aussi entraînante, avec des poussées par-ci par-là qui surgissent d’une abîme dont on n’entrevoit même pas le fond.
En parcourant ces oeuvres, j’entends partout une musique. Certes, il y a encore ces chants que l’on entend souvent sur le haut plateau tibétain, dont la voix devient un trait d’union entre le ciel et la terre. Mais la plupart du temps, j’entends une musique qui semble raconter toute l’histoire de la terre. Cette terre d’abord géologique, ensuite humanisée et peut-être plus tard et depuis toujours, cosmologique.

L’art abstrait, depuis son origine, a un lien immédiat avec la musique. Les premiers tableaux de Kupka font explicitement référence à la musique, en lui empruntant son vocabulaire (Touches du piano; Amorpha, fugue à deux couleurs). Pourtant, les diverses visions suivantes sur l’art abstrait, notamment celles qui voient en lui un art « concret » ou une « réalité nouvelle », vont l’éloigner assez de cette source, en insistant sur des recherches formelles. Les grandes théories de signes vont renforcer cette idée pour amener l’art abstrait vers une recherche d’écritures énigmatiques et dépourvues d’utilité. C’est vrai que la première vraie théorie sur l’abstrait, à savoir celle de Worringer, distingue si nettement les notions d’Einfühlung et d’abstrait, en définissant ce dernier comme une incapacité de communion entre l’humain et le monde extérieur, que l’abstrait semble voué à une sorte d’intériorité close.
Depuis Zao Wou-ki, relayé par Chu Teh-Chun, les artistes chinois montent sur la scène artistique mondiale avec une aisance dans l’abstraction qui ne cesse d’attirer l’attention. Tout semble étayer ces artistes : une civilisation trois fois millénaire, un système de pensées de sagesse et de mysticisme, un art du trait qui a influencé les plus grands abstraits occidentaux dont Pierre Soulages, une grande tradition de poésie dont la rhétorique insaisissable fascine toujours... Une vraie lignée d’artistes chinois abstraits apparaît, avec un bel avenir qui, à tous points de vue, est en train de pallier un relatif oubli de l’art abstrait qui a déjà fêté son centenaire.
C’est que les artistes chnois les plus doués ont su mieux que les autres franchir ce seuil qui, dès l’origine de l’abstrait, a voulu le définir comme un système clos.
Roland Barthes, le plus grand sémiologue occidental, a échoué à pénétrer dans le système chinois. Lui pourtant véritable mélomane et admirable interprète voire exégète d’un Schumann. Pour nous, il est évident qu’une de ses incompréhensions vient du fait qu’il a voulu considérer la Chine, empire du signe d’une autre façon, comme un système clos, un système de geste comme au Japon, où les non-dits et les gestes sont dans un état d’auto-suffisance. Paradoxalement, il se peut que c’est en s’approchant de la photographie que Barthes touche quelque chose de similaire à l’art chinois. Si la musique est le seul système qui n’a besoin de référent donc n’est pas un système de signes, dépourvu d’une nécessité de décodage, la photo, avec un référent occupant toute les places, n’en reste pas moins un système dont le « contenu » ne cesse de s’échapper. Henri Michaux, en abordant le théâtre chinois, a finalement compris à peu près la même chose que celle découverte par Barthes au Japon, c’est-à-dire un système de geste et de signes dont les connotations constituent les vraies différences culturelles.
C’est là que la troisième voie, entre l’abstrait et le figuratif, esquissée par Gilles Deleuze dans sa Logique de la sensation, paraît d’une haute signification. Dans son dernier chapitre, le grand philosophe des Mille Plateaux a entrevu la possibilité d’un nouveau système d’hiéroglyphes, qui serait « figural » et non figuratif, ni abstrait.
Malheuresuement, Deleuze n’a pa eu le temps de développer ces idées. Pour nous, ces nouveaux hiéroglyphes constitueraient une véritable « prose du monde » pour emprunter un terme cher à Michel Foucault, ou un Chant de la Terre, pour rester avec les plus grands littéraires français. C’est dans un tel art, où la psychologie, le mimésis, et le lyrisme retrouvent leur place que l’art abstrait peut retrouver une source dans le monde extérieur, dépassant ce clivage inhérent à sa naissance, à savoir entre l’abstrait et l’Einfühlung. Les peintres abstraits seraient alors tous des poètes musiciens qui, à l’exemple d’un René Char, nous offrent des morceaux de « matières-émotions » qui nous parlent droit au coeur, tout en nous invitant à y ressentir la plus grande force de la nature. Le réel n’est plus à transcender, mais à vivre de toutes nos forces, jusqu’à ce que nous y demeurons une note qui aura peut-être la chance d’enrichir, de façon minime, l’immense partition de la nature.

Cette vision-là, il exige qu’un artiste y paie parfois par sa propre physique, voire sa propre vie. Ce n’est pas sans raison que dans l‘ancienne Chine, ce sont souvent des moines bouddhistes qui comprennent le mieux une telle « représentation du monde », où le monde apparaît non pas comme une scène, mais concentré, comme par le rétrécissement, à la manière d’un corps qui, en se séchant, se transforme en reliques indestructibles. Le monde apparaît sous la forme d’un morceau de bois, d’une feuille qui tombe. Voire par une onde. Dans cet instant qui résume un monde, qui englobe l’ensemble du temps, l’art devient cette porte entrouverte où l’on voit passer un Cheval Blanc qui symboliserait le temps. Et l’espace ne cesse de nous instruire sur les vrais secrets du temps, de ces irruptions de volcans comme de ces tourbillons de vagues qui par une concentration d’une extrême densité, nous entraîne hors d’un monde fade d’un temps dit mécanique, et réalise ces moments extatiques que l’on appelle souvent, par manque de vocabulaire, une sublimation.
Un tel art exige aussi une grande réceptivité. Et sans vouloir trop y insister, au risque d’être taxé du sexisme, l’on peut évoquer le fait que Mme Qu Qianmei soit une femme. La force qui circule dans sa peinture fait qu’elle ne semble pas à être faite par une femme, disent les critiques chinois issus d’une société habituée à voir les femmes faire des broderies et peindre des branches de prunier, - tout comme à un temps, les critiques littéraires français voyaient en Marguerite Yourcenar une femme-écrivain dôtée d’une écriture « mâle ». Cette réceptivité égale, à un certain degré, à un lyrisme retenu, où le sujet laisse chanter non son ego, mais les forces extérieures qui résident dans la nature. L’artiste devient une sorte de médium. Là aussi, les Orientaux, tout comme les Sud-américains, s’avèrent plus doués, nourris d’une longue tradition mystique ou magique.
Et la musicienne de la terre est en même temps la magicienne de la terre, pour reprendre un terme qui a fait date dans l’histoire de l’art contemporain grâce à une exposition légendaire. Que ce soit le Tibet qui ait été le lieu à réveiller en elle cette magie n’a rien d’anecdotique. Le bouddhisme tibétain, avec une demande de pratique rituelle beaucoup plus exigente que celui répandu chez les Chinois han, voue un plus grand respect pour la temporalité et pour la nature brute. Toutes les traces humaines semblent n’être là que pour témoigner de l’existence de quelque chose de sacré. C’est le cas d’un battant de porte, que les mains des pèlerins ont touché tant de fois qu’il concentre tous leurs souhaits et toute leur sueur. Ces choses on ne peut plus quotidiennes ont du coup cette valeur d’ex-votos et sont en même temps plus qu’eux, car ces derniers, souvent par un voeu de piété, ne sont plus accessibles aux païens, alors que les objets tibétains rejoignent le sacré par l’usage même dans le quotidien, voire par l’usure - preuve tangible du temps qui semble sculpter à sa façon et injecte une qualité qui n’existait pas avant dans la matière d’un objet. Si on dit que le bois « travaille », le temps, à son tour, travaille sur le bois, à travers une espèce de collectivité qui rejette l’idée de l’individualité ou de subjectivité pour laisser parler un message dépourvu d’incertitude ou de doute ou d’angoisse, que l’on peut pourtant interpréter chacun à sa manière. C’est cette nature, véritable temple, au sens baudelairien du terme, qui vient nourrir l’artiste qu’est Qu Qianmei et la stimule, la pousse à trouver une expression où le monde intérieur semble s’unir à celui d’extérieur, où la « nécessité intérieure » - terme cher à un autre fondateur de l’abstrait, Kandinsky – rejoint parfaitement le chant de la terre.
Car, pour remonter une dernière fois à la source de l’abstrait, si « la nature est un temple » comme dit Baudelaire, « l’homme – ou la femme, on peut ajouter - est la nature prenant conscience d’elle-même », dixit Kupka.

Texte rédigé directement en français par Dong Qiang, professeur à l’Université de Pékin, directeur du CRACF(Centre de recherches sur les arts chinois et français) .

Exposition "Terre, Ciel et Temps" (UNESCO 2012) - Partenriat avec LUXESE



Préparation "Terre, Ciel et Temps" UNESCO 2012
Pour sa première co-création « de DESARD » a choisi l’artiste chinoise QU QIANMEI. Artiste renommée en Chine à travers ses créations de peintures d’art contemporain, et liée aux fondateurs de la marque par une longue histoire d’amitié. La rencontre a débouté sur un véritable partenariat s’appuyant sur l’histoire de l’horlogerie entre la Chine et l’Europe et l’histoire personnelle de chacun des acteurs de cette collection unique en terme de concept et fabrication.

Mais attardons nous ici sur le côté purement artistique de la co-création.
Les tableaux de Qianmei sont des images-temps ou des images-mouvement, si j`ose emprunter les termes de Gilles Deleuze. Dans les tableaux, on voit des mouvements, des moments cueillis dans la nature, qui se présentent comme des traces ou des empreintes, entre le ciel et la terre. Ils sont beaux comme des paysages, ils sont staturaux comme des tableaux.

Les cadrans sont eux-mêmes un support du temps et du mouvement. Des qu`ils sont peints a la manière de Qianmei, ils ne sont non seulement un élément chronologique, mais aussi un élément artistique. Les cadrans sont des tableaux ronds en miniature, son clin d’œil en somme. Un détail de l’empreinte de la nature dans le temps. Les tableaux ronds sont des cadrans exprimant à échelle plus grande les empreintes de ce temps. Dans ce cas, je peux dire, tous les deux sont une sorte d’images-temps et d’images-mouvements.

Pour faire un cadran, il faut 20 jours. Pour la peinture
seul, Qianmei utilise 15 étapes. Les matériaux utilisés sont des matériaux très chers et rares ; or, argent, différents matériaux minéraux, tous naturels et 100% écologiques, issues de la nature observée par elle.
Il est 丨difficile de représenter un vrai tableau sur une surface de diamètre 38 mm, mais le travail minutieux de Qianmei sur ces miniatures, en fait des visuels reflétant son génie technique et artistique, exprimant avec la même beauté et générosité « son clin d’œil »

Ainsi chaque montre d’art réalisé à partir de ces cadrans, constitue une véritable co création mécanique et artistique et une fusion parfaite du temps abstrait mais en même temps mesurable.

JEUDI 31 MAI 2012 - UNESCO - EXPOSITION DE L'ARTISTE CHINOISE QU QIANMEI

Jeudi 31 Mai 2012 a eu lieu à l'UNESCO le vernissage de l'exposition « Ciel - Terre - Temps » de la peintre chinoise QU Qianmei . Cet événement était placé sour le patronage de L'UNESCO et la Commission Nationale Française auprès de l'UNESCO


L'événement a été précédé d'un COLLOQUE:
Regards croisés entre l'Asie et l'Occident" - Terre - Ciel Temps  - avec :
-  Dr; Bikas C. Sanyal, Former Special Adviser of UNESCO Director General and Honorary Director of the Maison de l'Inde (Indian House) of the Cité International Universitaire de Paris
- Mr Jean Audouze, astrophysicien, président de la commission nationale française auprès de l'UNESCO
- Mr Alain Godonou, Représentant de la Directrice Générale de l'UNESCO 
- L'artiste QU Qianmei, artiste peintre

Le VERNISSAGE  de l'exposition  s'est déroulé  en présence de:
-  Son Excellence  l'Ambassadeur de l'Inde auprès de l'UNESCO
-  Monsieur Alain Godonou, Représentant de la Directrice Générale de l'UNESCO